Malgré l’absence de relations diplomatiques entre l’Arménie et l’Azerbaïdjan, que peut faire l’Arménie pour aider à obtenir la libération des prisonniers politiques et prisonniers de guerre chrétiens arméniens en Azerbaïdjan ?
De nombreuses personnes se demandent comment l’Arménie peut contribuer à obtenir la libération de ces chrétiens arméniens détenus en Azerbaïdjan, étant donné l’absence de relations diplomatiques entre l’Arménie et l’Azerbaïdjan. En réalité, le Premier ministre Nikol Pashinyan et le ministre des Affaires étrangères Ararat Mirzoyan peuvent faire bien plus :
- Déclarations publiques et diplomatie publique
Le Premier ministre Pashinyan peut s’appuyer sur les déclarations du ministre des Affaires étrangères et du ministère des Affaires étrangères et publier une déclaration publique indiquant que la libération des prisonniers politiques et des prisonniers de guerre par l’Azerbaïdjan est une priorité absolue, que leur détention est motivée par des considérations politiques et qu’ils doivent être libérés immédiatement et sans condition. Le Premier ministre pourrait également tenir une conférence de presse pour discuter de toutes ces questions, publier un article d’opinion dans un grand journal et s’exprimer lorsque des événements majeurs le justifient.
- Assister les familles
Le premier ministre et le ministre des affaires étrangères pourraient demander à rencontrer les familles des prisonniers politiques et des prisonniers de guerre pour leur témoigner leur solidarité. Ils pourraient également demander au Comité international de la Croix-Rouge et à l’Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (OSCE) d’envoyer des observateurs aux procès de Ruben Vardanyan et des autres prisonniers. Ils pourraient également demander à tous leurs alliés ayant des ambassades à Bakou d’envoyer des observateurs au procès. Ils pourraient même demander à l’Azerbaïdjan, malgré l’absence de relations diplomatiques, d’envoyer des observateurs du gouvernement arménien aux procès.
- S’engager avec l’Azerbaïdjan
Le Premier ministre Pashinyan pourrait envoyer un émissaire privé à Bakou pour tenter d’ouvrir une voie humanitaire afin de négocier la libération des prisonniers politiques et des prisonniers de guerre. En outre, il pourrait travailler avec un gouvernement partageant les mêmes idées, comme la Suisse, pour mettre en place une section des intérêts arméniens dans leur ambassade à Bakou afin de représenter les intérêts de l’Arménie en Azerbaïdjan. Même si la question des prisonniers politiques et des prisonniers de guerre ne fait pas partie de l’accord de paix, le Premier ministre pourrait faire savoir en privé que leur libération doit intervenir avant ou en même temps que la finalisation de l’accord.
- Demande de soutien aux États-Unis, à la France et à l’Union européenne
Le Premier ministre Pashinyan pourrait demander l’aide du président Trump et du secrétaire Rubio, du président Macron et de la haute représentante de l’Union européenne pour les affaires étrangères et la politique de sécurité, Kaja Kallas, pour la libération des prisonniers politiques et des prisonniers de guerre.
- Poursuivre et élargir les dossiers juridiques
Le gouvernement peut poursuivre ses actions en justice devant la Cour internationale de justice et la Cour européenne des droits de l’homme. Il pourrait également demander au procureur de la Cour pénale internationale d’ouvrir un examen préliminaire sur le déplacement forcé vers l’Arménie des 120 000 Arméniens chrétiens résidant dans le Haut-Karabakh.
- Engager la communauté religieuse mondiale
Le gouvernement peut demander de l’aide pour faire face à la persécution manifeste de la communauté chrétienne arménienne, conformément à l’appel à l’action du président Trump — tant pour les 120 000 personnes qui ont été sommairement expulsées du Haut-Karabagh que pour les prisonniers politiques arméniens actuellement détenus à Bakou en raison de leur appartenance ethnique et de leur religion.
- S’engager au niveau multilatéral
Le Premier ministre Pashinyan pourrait nommer un envoyé spécial chargé de libérer les chrétiens persécutés dans le monde entier, en mettant l’accent sur la libération des prisonniers politiques et des prisonniers de guerre. Il pourrait se joindre à 80 pays dans le monde et signer la Déclaration contre la détention arbitraire dans les relations d’État à État, dirigée par le Canada.
Le Premier ministre Pashinyan pourrait demander au Secrétaire général des Nations unies, Antonio Guterres, et au Haut Commissaire des Nations unies aux droits de l’homme, Volker Turk, de l’aider à obtenir la libération des prisonniers politiques et des prisonniers de guerre pour des raisons humanitaires.